Lorsque je présente mes métiers et en particulier celui de conseil en stratégie de développement d’entreprise je dois avouer avoir une certaine gêne. Déjà par le terme lui-même de « stratégie » qui semble un peu présomptueux de ma part (mais il faut appeler un chat par son nom…) et par le doute voire l’inquiétude que je peux parfois lire dans les yeux de mon interlocuteur.

Petit tour rapide en 4 questions de la notion de stratégie d’entreprise.

1°- Qu’entend t’on par stratégie ?

D’un point de vue sémantique il s’agit « de la conduite d’une armée en ordre et avec un plan de marche ». Entre cette définition et « L’Art de la guerre » de Sun Tzu (manuel de référence s’il en est) nous sommes pleinement dans le vocabulaire guerrier et je ne suis pas certains que développer une vision stratégique soit un combat.

Alors je préfère parler de l’organisation des processus internes et externes afin de mener l’entreprise vers les objectifs qu’elle s’est fixée. Une façon plus dynamique d’étudier les ressources et compétences de l’entreprise afin de lui donner un réel avantage concurrentiel et un projet d’entreprise.

2°- En quoi consiste la stratégie d’entreprise ?

Il s’agit pour moi d’aider le dirigeant à choisir quelles seront les ressources et efforts qu’il souhaite engager pour l’entreprise à moyen et/ou long terme (de 3 à 10 ans suivant les métiers et secteurs économiques) et en conséquence de quoi comment il souhaite configurer son périmètre d’activité en conséquence.

La stratégie d’entreprise est donc par définition transversale et touche toutes les strates de l’entreprise : humains, structurels, organisationnels, techniques, commerciaux, technologiques…

3°- Quelles types de décisions peuvent être considérées comme stratégiques pour l’entreprise ?

Il y a deux approches de la décision stratégique qui sont toutes deux culturelles : l’Anglo-saxonne qui intègre la stratégie comme fondement et moteur de croissance et celle plus latine (là c’est nous…) qui pense stratégie d’entreprise lorsque la période est à l’incertitude voire à la réduction drastique du carnet de commandes (…). On imagine facilement qu’il est plus facile d’arriver à bon port lorsqu’on à une carte dés le port que lorsqu’on doit éviter un rocher en mer agitée.

Toute décision qui entraine une modification sensible du fonctionnement de l’entreprise, en influant sues ses compétences et ressources peut donc être considérée comme stratégique : en interne (ex. gestion du changement) et en externe (ex. impact sur le marché).

Mais encore faut-il que la stratégie soit mise en place. Et là on voit beaucoup de théoriciens et moins d’opérationnels. C’est assez naturel car il est plus facile humainement de gérer ce que l’on connait que de prendre un risque en allant vers ce que l’on ne maitrise pas. Le rôle du consultant est ici de tout premier ordre dans sa mission d’accompagnant.

4°- La stratégie d’entreprise concerne t’elle uniquement les grandes structures ?

Surtout pas. Force est de constater que plus les enjeux sont importants et plus une vision stratégique et un plan stratégique est essentiel mais le jeune entrepreneur, la PME, le commerçant ou l’artisan tireraient pleinement partie d’inclure un peu de réflexion stratégique dans le développement de son activité. Dans un premier temps pour faire les bons choix, dans un second temps pour caler ses actions sur sa vision du métier et du marché et dans un troisième temps pour avoir une longueur d’avance sur ses concurrents et donc mieux sécuriser son activité.

« Il n’est pas de vente favorable pour celui qui ne sait où il va »  – Sénèque

Alors, vous en êtes où de votre stratégie d’entreprise ?